Perles des élèves, des parents, des collègues, anecdotes, tout y passe !

Perles des élèves, des parents, des collègues, anecdotes, tout y passe !!!

Professeur des écoles, le "plus beau métier du monde" dit-on! Le métier rêvé des enfants.
Pour y arriver : quelques années d'études, un concours plutôt difficile (si si!) et une formation très insuffisante.

A travers les "VDM" des élèves (en hommage au désormais célèbre site web), ce blog raconte le quotidien d'un jeune prof qui débute dans le métier.

vendredi 26 novembre 2010

Le choc des générations

L'école a beaucoup évoluée depuis ces 50 dernières années, et à tous les points de vue : réformes, statut de l'enseignant, staut de l'élève, rôle des parents.
Petit retour en arrière, en 1950 un élève pouvait arrêter ses études à 14 ans, il passait son certificat d'étude. Comme outils, les élèves en uniforme étaient installés sur des pupitres et avaient à disposition des encriers, la plume "sergent major" et des cahiers. Les filles et les garçons étaient séparés, le maître d'école incarnait l'autorité à lui tout seul (châtiment corporel de rigueur).
Les apprentissages, eux, étaient magistraux : certains se rappelleront des "leçons de choses", une leçon de "sciences" où l'on découvrait les différents métiers en vue indirecte vers une orientation professionnelle précoce.

Aujourd'hui, vous êtes tous d'accord pour dire que l'école n'a plus rien à voir avec ça (je ne donne pas mon avis là dessus). Pourtant, chez beaucup de gens, cette image de l'école n'a absolument pas évoluée.

Aussi, au jour d'aujourd'hui vous pouvez (comme moi hier) rencontrer la situation suivante : vous discutez de votre métier avec une dame (pourtant pas âgée). Tout ira bien jusqu'au moment où elle vous posera cette simple question qui, à mon sens, révèle beaucoup de choses sur l'avancée (trop?) rapide de notre société :

"Alors, vous Monsieur, vous êtes le maître des filles ou le maître des garçons?"

A ce moment là, vous serez complètement démuni.


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Nous parlions justement des fournitures scolaires, je vous laisse regarder ces deux vidéos qui, d'une certaine manière confirment ce qui est dit plus haut.

Les fournitures scolaires autrefois :


Les fournitures scolaires aujourd'hui :

mercredi 24 novembre 2010

Le NUMEN

Plus fort que le code PIN de votre téléphone portable, plus fort que votre numéro de carte bleue, plus fort encore que le matricule des prisonniers, le NUMEN est LE code de l'enseignant.
Composé d'une quinzaine de lettres et de chiffres qui n'ont de sens pour personne, ce code vous est attribué dès votre entrée dans le métier et vous suivra jusqu'à la retraite. C'est dire...

Mais à quoi peut-il servir?
Votre NUMEN personnel vous est utile pour plusieurs choses :
- Remplir des papiers dès que vous changez d'école. En effet, à chaque fois que vous êtes accueilli dans un nouvel établissement, vous devez remplir une fiche de renseignements pour l'inspection ; renseignements qui sont d'écoles en écoles ... toujours les mêmes : nom, prénom, NUMEN, date de naissance, date de dernière inspection etc.
- Participer au "mouvement". Nous y reviendrons prochainement. Nous pouvons définir le mouvement comme un organisme qui gère les affectations des enseignants pour la rentrée suivante. Dans le cas où, comme moi, vous n'avez pas de poste à titre définitif dans une école, vous devez donc changer d'école chaque année. Pour cela, votre NUMEN sera indispensable pour vous connecter au site Internet du mouvement et emettre des voeux d'affectations.
- Vous connecter à votre messagerie professionnelle. Oui, vous êtes enseignement, l'Académie vous offre généreusement une adresse professionnelle, peu pratique. Pourquoi? Parce qu'avoir une adresse du type "martin.dubois @ac-versailles.fr" est toujours plus classe que "bibi5875@hotmail.com". Logique. Votre NUMEN sert donc, dans un premier temps, de mot de passe d'accès à votre messagerie. Sauf que la plupart des enseignants ne s'en servent pas.

L'attribution du NUMEN, pour tout nouvel enseignant, a le goût d'une cérémonie officielle. Il est en général envoyé par courrier : une belle enveloppe tamponée par le Ministère arrive dans votre boîte aux lettres. Après ouverture, une lettre classique qui vous indique en gros votre NUMEN confidentiel. Détail qui aura de l'importance dans la suite de l'article : ce numéro n'est communiqué qu'une seule fois : sur cette fameuse lettre.

Jusqu'ici, tout va bien. Sauf qu'un jour, un collègue vient vous voir en vous disant :
- Tu as vu sur le mail, on a une réunion demain (samedi) à 9h!
- Ah non, je n'ai rien reçu!
- Mais siiiii, le mail que l'on a reçu sur la messagerie "versailles", il y a une convocation en pièce jointe!
- Ah bon, j'irai voir!

Et à ce moment précis, vous faîtes une sorte de règle de 3 dans votre tête : "Pour me connecter, il me faut le NUMEN ; Le NUMEN est sur la lettre ; OU EST LA LETTRE?"
18h, vous rentrez chez vous, et vous retournez votre appartement. Cela vous donnera une occasion pour faire le ménage par la suite. Vous cherchez partout : dans vos papiers, dans vos tiroirs, près du téléphone, autour du PC, dans votre agenda, derrière les toilettes (on ne sait jamais, un coup de vent et....).
Rien à faire : votre NUMEN est introuvable.
La seule solution qui s'offre à vous : téléphoner à l'Inspection.

Premier essai :
- (fond sonore : Vivaldi) (voix charmante mais enregistrée :  "Bienvenue à L'Inspection Académique, ne quittez pas, nous allons donner suite à votre appel........Ne quittez pas...")
3 minutes après
- ("Tous nos bureaux sont actuellement fermés, veuillez renouveler votre appel")Deuxième essai :
- (fond sonore : toujours Vivaldi) (voix charmante mais toujours enregistrée :  "Bienvenue à L'Inspection Académique, ne quittez pas, nous allons donner suite à votre appel.........Ne quittez pas...")
10 minutes après
- ("Toutes nos lignes sont actuellement occupées, veuillez renouveler votre appel")Troisième essai:
(fond sonore : encore Vivaldi) (voix charmante enregistrée :  "Bienvenue à L'Inspection Académique, ne quittez pas, nous allons donner suite à votre appel....Ne quitt...")
- INSPECTION ACADEMIQUE BONJOUR! (voix désagréable non enregistrée)
- Bonjour Madame, je vous appelle car j'ai égaré mon numen
- VOTRE NOM!
- Martin Dubois
- VOTRE NUMEN!
- Ben j'vous l'ai dit, je l'ai perdu!
- Ne quittez pas .........
(Vivaldi que l'on connaît désormais par coeur)..........
- Monsieur?
- Je vous passe le service concerné, ne quittez pas
(Vivaldi, vous commencez à la chanter aussi)..........
- Inspection Académique - Service Numen Bonjour!
- Bonjour Monsieur, je vous appelle car j'ai perdu mon numen
- Votre nom?
- Martin Dubois
- Ne quittez pas, je vais chercher votre dossier
(Pas de Vivaldi cette fois, mais vous entendez toute la conversation du bureau : "Henriette, il reste du café, j'en ai pour un moment y'en a encore un qui a perdu son numen!")
- Monsieur, je ne trouve pas votre dossier!
- Ah bon, pourtant je suis bien enseignant!!! On m'a donné mon Numen l'année dernière
- Vous êtes NT1?
- Euh oui!
- Fallait le dire tout de suite, c'est pas moi qui m'en occupe! Ne quittez pas, je vous passe le service concerné
(Vivaldiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii)
- Allo Monsieur Dubois?
- Oui (rassuré)
- Vous avez perdu votre Numen?
- Ouiiii
- Je vais vous donner le numéro du service concerné, prenez de quoi noter (grrrrr!)

C'est à ce moment là que vous prenez la première feuille qui vous vient, vous notez le numéro.
Après avoir raccroché, vous composez ce numéro :
"Le numéro demandé, n'est pas attribué"

Nous savons tous que ce genre de problème existe dans toutes les administrations. Vous enragez sur le système. Mais le hasard est vicieux lui aussi.
Aussi, quand vous retournerez la feuille sur laquelle vous avez noté le numéro, vous vous rendrez compte très vite qu'il s'agit de...

...votre NUMEN.

mardi 23 novembre 2010

Parce que je le vaux bien!

Une petite VDM d'Estelle, une prof débutante, comme moi :



- Maîtresse, en fait, tu fais comme les stars!

- Ah bon ?! Pourquoi?

- Tu fais comme les stars : toi aussi tu mets du scotch derrière les oreilles pour tenir tes rides!

dimanche 21 novembre 2010

Nouveau! Choisissez l'article que vous voudriez voir paraître sur le blog!

Jusqu'au 25 décembre, vous pouvez voter et choisir les articles qui paraîtront sur le blog.
Vous pouvez émettre plusieurs propositions.
Les trois propositions ayant le pourcentage le plus fort, paraîtront sur le blog durant les vacances de Nöël.

A vous de jouer, le sondage figure à droite de la page!


Edit : il est possible, à priori, de voter plusieus fois

Le remplaçant

Popularisé par le célèbre Victor Novak dans le feuilleton "L'Instit", le remplaçant est une figure incontournable du milieu enseignant. Victor Novak... ce quadragénaire gentil, serviable qui est prêt à parcourir toute la France (départements outre-mers compris) sur sa belle moto pour faire son travail. Il arrive dans des classes d'élèves sages qui sont attentifs de 8h30 à 16h30. Des classes où les élèves lèvent le doigt pour poser des questions toujours intelligentes, ils ne bavardent pas et ont toujours des bonnes notes! Victor arrive même à résoudre les problèmes de ses élèves en moins d'une semaine! Quand il part vers une autre "mission", les enfants sont tristes, les parents aussi : "vous allez nous manquer!". Quel homme ce Victor!

"L'Instit" ou comment vulgariser le métier d'enseignant pour les ménagères de moins de 50 ans!

Dans la réalité, le métier de remplaçant est plutôt pénible bien qu'il ait quelques avantages.

Il existe à ma connaissance quatre types de remplaçants :
- Le BD (Brigade départemental). Le BD peut effectuer des remplacements dans la totalité du département dans lequel il est affecté. Il fait des remplacements longs : longue maladie, congés maternités, stages de formation.
- Le ZIL : Le ZIL est affecté dans une "zone d'intervention localisé". il fait donc des remplacements très courts (en théorie). La durée de son remplacement peut varier d'une demi-journée à trois jours.
- Le TS (Titulaire de secteur). Ce n'est pas vraiment un remplaçant mais il est considéré comme tel. Les TS complètent les enseignants à 75% ou à mi-temps ainsi que les directeurs qui ne sont pas complètement déchargés. (En desssous de 14 classes dans l'école, le directeur a lui aussi une classe, mais il peut être déchargé une ou deux journées pour s'occuper de la direction de l'école). Le TS est donc affecté sur plusieurs classes tout au long de l'année.
- Le PPS (ex PE2) : C'est un professeur stagiaire qui fait des remplacements dans le but de se former. Il remplace des professeurs en formation ou comme pour le TS, des directeurs déchargés.

Par déduction, vous comprendrez que le statut de Victor Novak n'existe pas et n'a jamais existé.

Etre remplaçant comporte quelques avantages : peu de copies à corriger (ZIL), des indemnités pour les longs déplacements  (BD), davantage de points d'ancienneté (un article sera consacré très prochainement à ce sujet). Mais il comporte aussi beaucoup d'inconvénients : pas de reconnaissance, pas de classe à soi, pas de collègues.

Il y a quelques phrases que le remplaçant doit accepter d'entendre tous les jours :
- La maîtresse, elle fait pas comme ça (élève)
- Ah enfin! (quand vous arrivez dans une école)
- Ce matin vous irez à... (lorsque l'inspection vous appelle à 8h00 pour 8h30)

Mais être remplaçant vous donne un certain pouvoir que les autres n'ont pas : vous rencontrez un nombre impression d'enseignants, de parents, d'élèves. Aussi, lorsque vous rencontrerez toutes ces personnes, vous avez 100% de chances d'entendre des critiques sur l'enseignant que vous remplacez :
- Ah ben vous au moins, vous êtes à l'heure! La maîtresse, elle est toujours en retard pour ouvrir le portail!
- Mme X, elle donne des punitions toute la journée.
- Mon fils n'a pas oublié son carnet de correspondance! C'est formidable! Parce que avec la maîtresse, il l'oublie tout le temps

Malheureusement,  vous apprendrez un jour ou l'autre que l'inverse marche aussi. Lorsque vous êtes de retour d'un congé maladie par exemple, les parents n'hésiteront pas à faire des critiques sur votre remplaçant :
- Ah ben vous au moins, vous êtes à l'heure! Le remplaçant, il était toujours en retard pour ouvrir le portail!
- Votre remplaçant donnait des punitions toute la journée
- Mon fils n'a pas oublié son carnet de correspondance! C'est formidable! Parce que avec le remplaçant, il l'oubliait tout le temps!

Comme dirait Paul Valéry : "Il y a des critiques qui ne demeurent "critique" que le temps de n'avoir pas réfléchi."

vendredi 19 novembre 2010

Quand le ton monte...

Professeur des écoles est un métier magnifique mais parfois prenant.
Aussi, il pourra vous arriver, de temps en temps, d'entendre des collègues faire quelques mélanges!
Par exemple, une collègue m'a raconté aujourd'hui l'anecdote suivante :

Comme très souvent une de ses élèves vient la voir dans la cour de récréation :
- Maîtreeeeeeeeeesse, maîtreeeeeeeeeesse!
- Attend, je suis occupée :  tu vois,  je parle déjà avec un de tes camarades!
- Maîtreeeeeeeeeesse, maîtreeeeeeeeeesse!
- (le ton monte) Ecoute, attend ton tour, je viens de te dire que je suis occupé avec ton camarade!
- Maîtreeee...
- BON VA AU PANIER! enfin...va ailleurs!

ben oui ça peut arriver!

jeudi 18 novembre 2010

La photocopieuse

 Ce matin, vous êtes de bonne humeur. Vous avez passé la soirée d'hier à corrigé les leçons de vos élèves, puis leur avez concocté une superbe séance d'étude de documents historiques sur laquelle vous avez passé énormément de temps : recherches sur internet, sélection des documents, mise en page d'une fiche. etc.
Vous êtes levé du bon pied, le soleil pointe le bout de son nez, la journée sera ensoleillée : votre séance de sport ne sera pas compromise. De plus, nous sommes vendredi, et ce soir c'est le weekend...

Il est 8h00, vous arrivez de pied ferme à l'école. En effet, aujourd'hui vous avez décidé de venir à l'école un peu plus tôt car vous avez ces fameux documents historiques à photocopier en format A3 et en 30 exemplaires.
8h05 : personne à la photocopieuse. C'est suffisamment rare pour le signaler. Il faut préciser ce petit détail qui a toute son importance : il y a UNE photocopieuse pour les 14 classes de l'école.

8h06 : vous jetez un oeil dans votre casier où vous avez soigneusement déposé votre stock de feuilles. Quelle chance, il me reste des feuilles A3!
8h07 : Bien entendu, ce cadre idyllique ne durera pas : votre journée qui avait pourtant si bien démarré va vite se transformer en cauchemar : pour commencer, vous réalisez à la vue de l'épaisseur du paquet, que vous n'avez pas assez de feuilles pour photocopier vos documents en 30 exemplaires. Pourtant vous étiez persuadé d'en avoir laissé suffisamment. Un collègue a dû passer par là...
8h08 :  En vitesse, vous escaladez les deux étages qui séparent la photocopieuse de votre classe pour aller chercher de nouvelles feuilles. Bien sûr, la ramette entamée est vide. Vous devez en ouvrir une autre. Le cutter a disparu. Vous renversez vos tiroirs avant d'en trouver un.....sur le bureau. Vous prenez un bon paquet de feuilles et redescendez les deux étages en courant.
8h13 : Ouf! Vous avez enfin tout votre matériel. mais lorsque vous poussez la porte de la salle des maîtres, vous découvrez qu'en quatre minutes, la photocopieuse a été envahi par tous vos collègues, arrivés entre-temps.
8h14 : C'est la queue. Les collègues de CP font leurs photocopies pour la semaine. 
8h20 : C'est votre tour! Non, messieurs-dames, les choses se déroulent trop rapidement, trop facilement. Un collègue arrive en courant et vous pique votre place : "je suis de service, je suis à la bourre, t'inquiète j'en ai que deux à faire". Malheureusement, juste avant qu'il n'arrive, vous aviez déjà installé vos feuilles A3 dans la machine. Lorsque votre collègue réalise qu'il a photocopié ces documents en A3, il beugle sur la photocopieuse et recommence!
8h23 : C'est votre tour. Vous pensiez être tranquille, avoir surpassé de nombreuses épreuves : les feuilles manquantes, le cutter, les collègues du CP, le collègue à la bourre... mais NON! Les ennuis ne font que commencer :
8h24 : Dans la précipitation, vous avez oublié que le précédent collègue avait justement changé les paramètres de la photocopieuse. Résultat : vos documents sortent en A4. Vous appuyez sur "Annuler" ; sur l'écran : "Arrêt en cours" mais rien n'y fait, les feuilles continuent de sortir. Un collègue arrive : "Faut appuyer sur "Job Statut", sur "Work in progress" et sur "Stop!"". Bien sûr... c'était évident : pour annuler, il ne faut pas appuyer sur "Annuler" mais sur "Job statut". Logique!
8h27 : Vous avez ENFIN lancé votre série de 30 exemplaires en A3 (vous avez vérifié). La première feuille sort de la machine, vous vérifiez, tout est en règle. lorsque SOUDAIN!


Bip, bip, bip!
Un message apparaît sur l'écran de la photocopieuse : 


"Fatal Error - Invalid system. Call service c6000"


Il est 8h28


Immédiatement, sans même comprendre ce qu'il se passe, vous ouvrez les différents tiroirs de la machine : pas de bourrage papier (pourtant très fréquents voire quotidiens!). Réflexe : vous éteignez la photocopieuse puis la rallumez. 8h29. "Préchauffage en cours". Un collègue arrive vers vous : il espère en vain d'avoir le temps de photocopier ces documents. Lorsqu'il vous voit galérer, il vous glisse la petite réflexion qui va bien : "Eh! Les photocopies, faut pas les faire à la dernière minute!"


8h30. "Driiiiiiiing" La sonnerie de l'école vous rappelle à l'ordre. Vos élèves vous attendent dehors, vous savez qu'ils font n'importe quoi. Enfin! La photocopieuse est prête, et le problème a "disparu". Vous relancez votre série de 30 exemplaires. 
Mais il y a des jours où vous avez l'impression que le monde est contre vous : au bout de quelques secondes : vous avez un nouveau message sur l'écran : 

"Plus d'encre. merci de changer le toner!"




mercredi 17 novembre 2010

Les S.I.G.L.E.S

Depuis plusieurs dizaines d'années maintenant, une grande mode insoupçonnée a fait son apparition. Plus forte que la collection automne-hiver de Jean-Paul Ga...pardon! JPG, elle s'est progressivement installée dans notre quotidien. Je parle bien évidemment de la mode des sigles. A l'heure où l'Education Natio....pardon! le MEN s'inquiète du niveau de langue de nos élèves, pointant comme responsable le succès des tex....pardon! des SMS, il serait peut être intéressant de se tourner justement vers les vrais responsables.

En effet, l''Education Nat...pardon! le MEN (décidément!) a même intégré sur son site intern..pardon! site WEB, une liste de sigles propres à son administration. Après un rapide calcul, j'ai compté pas moins de 850 sigles employés dans notre chère administration. Le comble, c'est qu'en regardant d'un peu plus près j'ai constaté deux choses :
- Moi même, en tant que professeur des écoles, je n'en connais pas la moitié.
- La liste est ... incomplète! Eh oui, j'en ai trouvé encore d'autres, non listés.

Je ne vais pas vous faire l'honneur de copier cette liste ici (elle tient sur 27 pag...pardon! feuilles A4.
En revanche, juste pour que vous puissez vous rendre compte de l'état actuel de notre société, voici les sigles les plus utilisés dans notre métier :

- PE = professeur des écoles : c'est vrai qu'il est très pénible de dire "professeur des écoles"!
- IUFM = Institut Universitaire de Formation des Maîtres : l'école des maîtres
- EMPU et EEPU = école maternelle/élémentaire publique : le mot "école" est tellement démodé...
- IO = instructions officielles : les programmes quoi!
- IA = Inspection Académique
- IEN = Inspecteur de l'Education Nationale  : le chef
- ATSEM = Agent territorial spécialisé en école maternelle (voir article "Atômes crochus")
- AVS = Auxiliaire de vie scolaire (voir article "Atômes crochus")
- BD = Brigade départemental (le remplaçant)

Je m'arrête là.
Dites vous bien que le langage propre au professeur des écoles est rythmé de ces sigles pas toujours clairs! Le pire, c'est que le gouvernement incite même nos élèves dès le plus jeune âge à connaître des sigles. Ainsi, dans les program...pardon! les IO, certaines compétences relèvent de l'apprentissage de certains sigles et autres abréviations.
- en CE2 : "Savoir ce qu'est une abréviation (ex. "adj" dans un article de dictionnaire)"
- en CM1: "Se servir des codes utilisés dans les articles de dictionnaire"
- en CM2 : "Comprendre des sigles"
A l'école, mes élèves sont donc baignés dans une culture de sigles : il sont en CM1...pardon! Cours Moyen 1ere année, ils ont EPS...pardon! Education Physique et Sportive, SET...pardon! Sciences expérimentales et technologies, ils doivent valider leur B2i...pardon! leur brevet informatique et internet, dans des séances où l'on utilise les TUIC... pardon! les Techniques Usuelles de l'Information et de la Communication ou à la BCD... pardon! la Bibliothèque Centre Documentaire. Certains ont des PPRE...pardon! des programmes personnalisés de réussite éducative et vont au RASED pardon! au réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficultés ou en CLIS...pardon! en classe d'intégration scolaire voire en SEGPA ...pardon! en section d'enseignement général ou professionnel adapté . D'autres viennent de ZEP...pardon! de Zones d'Education prioritaire. etc. etc.

Le plus drôle est de surprendre des conversations en salle des maîtres du type :
- Je suis remplacé par un ZIL!
- Ah bon c'est pas un BD?
- Non j'ai appelé l'IEN ce matin ils n'avaient que des ZIL, des TS ou des PES!
- Donc un ZIL te remplace pendant ta FID
- Oui ma FID organisé à l'IUFM par le CPC, les IMF et les PEMP
- Tu vas faire des cours de FG, MLAD et SVT?
- Non, lundi, j'ai ASF, APPR, et APPD. mardi, je suis en TA, et SUAPS et jeudi j'observe une CLIS dans une RAR
etc.
Je vous jure que ce genre de conversations existe!
Le plus drôle, c'est quand elles se terminent par la sonnerie (fin de la récréation) et que l'instit dit à l'autre
- J'y vais, j'ai monté une séance en français sur le vocabulaire! Je galère un peu au niveau des consignes, j'ai l'impression qu'ils ne comprennent rien à ce que je leur demande

mardi 16 novembre 2010

Centre aéré

"Euh Jason tu as la braguette ouverte!"

(éclat de rire général)

Réponse de l'élève : "C'est fait exprès, je m'aère le sexe!"

dimanche 14 novembre 2010

Le portail

Il est vrai que pour beaucoup de gens, notre métier consiste à enseigner/éduquer/instruire leurs enfants (tout dépend du point de vue de chacun). Le professeur des écoles a en effet à sa charge entre 20 et 30 élèves (voire plus), tout au long de la journée et tout au long de l'année. Une année dans lequel l'objectif principal est d'enseigner LE programme de l'éducation nationale en vigueur.

Mais le professeur des écoles a également une autre tâche très importante : assurer ses services. Entendez par là : surveiller la récréation, éventuellement la cantine, jouer à l'infirmier pour les petits et gros bobos ; sans oublier une tâche très importante : ouvrir et fermer le portail.

Le portail qui fait le lien entre ce microcosme qu'est l'école ou règne un monde à part, avec le monde extérieur et tous ses dangers.

8h00. L'école n'ouvre que dans 20 minutes. La plupart de l'équipe enseignante est sur le chemin de l'école, tout comme les élèves. Quelques courageux ont déjà monopolisé l'unique photocopieuse de l'école. Déjà, quelques familles arrivent devant le portail, encore fermé. Qu'il vente ou qu'il neige, ils éprouveront une sorte de satisfaction à être arrivés les premiers. Aussi, ils se positionneront devant le portail afin d'assurer leurs places jusqu'à l'ouverture. certains tenteront en vain d'ouvrir le portail, on ne sait jamais.
8h10. L'école ouvre dans dix minutes. Déjà, de nombreuses familles font le pied de guerre devant l'école. Les mamans ont entamé une longue discussion sur l'avenir de leurs enfants. D'autres se remémorent leurs journées d'hier. D'autres critiquent l'enseignant de leur enfant : "Moi mon fils n'a jamais de devoirs!" "Moi mon fils a trop de devoirs!"...
8h15. La pression monte. L'enseignant qui doit assurer son service termine ses dernières photocopies. Il jette un coup d'oeil par la fenêtre, un autre à sa montre. Il profite de ses derniers instants au calme. Au portail, les esprits commencent à s'échauffer. on perçoit les premiers pleurs et les premières bousculades. Certains parents s'engueulent : "J'étais là avant!" dit l'une. "Non, je suis arrivée avant vous" répond l'autre.
8h20. L'enseignant de service prend une grande inspiration, prend ses clés et s'avance d'un pas assuré vers le portail. A ce moment précis, vous rencontrerez deux cas de figure.
Premier cas : il fait beau et chaud. Vous arrivez pour ouvrir le portail, vous entendez les parents qui parlent de vous (pas toujours de façon discrète) : "Lui, il est toujours à l'heure!"
Deuxième cas : il fait froid et il pleut. Vous arrivez pour ouvrir le portail, vous entendez les parents qui parlent de vous (pas toujours de façon discrète) : "Lui, il est toujours en retard!"
8h20 30s. Vous vous avancez vers le portail, les parents embrassent leurs enfants et se tassent vers la porte. Il y a des cris, des pleurs, des bousculades. Nicolas a marché sur le pied de Laura, Justin a fait tombé toutes ses cartes.
8h20 40s. Vous insérez la clé dans la serrure
8h20 50s. Le portail est ouvert. A ce moment là, vous n'êtes plus professeur des écoles pendant 30 secondes. Vous avez changé de métier, vous êtes désormais le vigile du Palais Omnisport de Bercy le soir d'un concert de Johnny Hallyday, qui a ouvert les grilles et se pousse pour ne pas se faire écraser par les nombreux fans inconditionnels du chanteur.
8h22. En une minute, les trois quarts des élèves sont déjà dans la cour.
Et là, le plus intéressant commence. Un moment intense qui va durer huit minutes. A peine réveillé, vous allez devoir subir toutes les plaintes des parents. Ainsi, vous allez entendre toutes sortes de choses comme :
- Ce n'est pas normal, mon fils est rentré de l'école avec ses chaussures toutes sales!
- Ce n'est pas normal, mon fils est rentré de l'école avec les mains sales!
- Ce n'est pas normal, mon fils a perdu son manteau hier!
- Ce n'est pas normal, mon fils est rentré de l'école sans son cahier de correspondance!
- Est-ce que je peux voir la maîtresse de mon fils? Pourquoi n'est-elle pas avec vous?
- Laurine a tapé ma fille (Sophie)!
- Sophie a tapé ma fille (Laurine)!
Et j'en passe.
8h30. Il est l'heure de fermer le portail. C'est à ce moment là qu'une vingtaine de familles amènent leurs enfants au portail. ce sont toujours les mêmes.
Le comble, c'est qu'ils attendent la dernière minute et vous glissent un : "Vous n'êtes pas à une minute près quand même!"

vendredi 12 novembre 2010

Vous avez dit "malentendu"?

"A votre avis, que signifie le mot "malentendu"?"


Réponse d'un élève : "Ben c'est un monsieur qui parle avec ses mains parce qu'il entend pas"

jeudi 11 novembre 2010

Le conseil d'école

Attention, nous rentrons à présent dans un sujet sérieux. Le conseil d'école, ce n'est pas de la rigolade.
C'est un peu le défouloire de questions et de réponses (pas toujours intéressantes et utiles d'ailleurs) chorégraphié à la manière d'un péplum façon pédagogique.

18h : nous arrivons dans une grande salle triste et sommaire dans laquelle les tables sont organisées de telle façon à obtenir une sorte de grand rectangle.
Chacun arrive dans cette salle de façon protocolaire et officielle. Un "bonjour" est de rigueur, le sourire pas forcément. On sent la pression monter, le malaise s'installer.
Chacun s'installe de façon stratégique.
- Nous avons  d'un côté le directeur, le maire (ou son représentant) et le secrétaire de séance. Le directeur est prêt, il relit ses notes (les points à aborder) et réfléchit déjà sur la manière de finir ce conseil le plus rapidement possible (bien sûr nous sommes vendredi soir). Le maire est décontracté, il n'a pas son écharpe de Miss et s'ennuie déjà. Le secrétaire règle son ordinateur, ses doigts sont échauffés, il est prêt.
 - Ensuite sur un côté du rectangle, nous avons les enseignants. Ils sont détendus, discutent entre eux. On peut alors percevoir des bribes de phrases du style : "et là tu sais ce qu'il m'dit?...Alors moi j'lui réponds..." ou "Alors du coup j'ai dit aux parents...." ou "Nan mais lui, j'en peux plus!"... Bref, que des phrases très intéressantes. Certains profitent de ce moment de flottement pour commencer à corriger leurs copies : stylo rouge en main, on devine à leurs têtes le résultat de l'élève.
- Enfin, en face des enseignants : les parents d'élèves, qui ont pris soin de s'installer par ordre d'association. Eux sont prêts, silencieux. Certaines (les femmes sont en forte majorité) montrent à leurs voisines l'enseignant de leur fils et vice-versa. Elles prennent leurs rôles très au sérieux (elles viennent d'être élues alors pas de faux-pas!)

 Nous sommes au mois de novembre, le premier conseil d'école va donc démarrer.

18h30. Un tour de table où chacun se présente. Bien sûr, à la fin du tour on aura tous oublié les noms de chacun.
Il est important de préciser l'effectif EXACT de l'école que les parents prennent le soin d'écrire avec méthodologie.
19h. Ensuite, durant près de trois heures, le face à face est endiablé. On évoque un point, les parents d'élève ont déjà préparé leurs questions bien à l'avance. Voici en exclusivité un florilège des questions posées :
- Combien y a-t-il d'urinoirs dans toute l'école?
- Combien y a-t-il d'enseignants dans la cour à la récréation de 15h?
- Pourquoi y a-t-il souvent de l'eau par terre dans les toilettes?
- Pourquoi y a-t-il autant de bruit à la cantine?
Les réponses sont données en général par le directeur, les enseignants sont muets (il faut dire que l'état des toilettes ne les concerne pas vraiment).
Attention de ne pas déraper : le conseil d'école ne doit évoquer que des points relatifs à l'organisation même de l'école. La pédagogie des enseignants ne doit surtout pas rentrer en compte. Aussi, vous aurez forcément une question du type : "Pourquoi l'enseignant de ma fille refuse-t-il de fêter la fête des mères?". D'un seul coup, les enseignants, muets jusqu'ici, rappellent (tous en même temps) que la question est ... hors-sujet.

Evidemment, pour corser le tout, les parents d'élèves ont préparé en plus de leurs questions, un certain nombre de critiques ouvertes, parfois violentes, sur notre organisation. Ces critiques commencent TOUJOURS de la même façon : "En tant que parent d'élève, je trouve anormal que..."
A ce moment là, on remettra en cause : les programme, le rythme scolaire, la durée de la récréation, le bruit à la cantine, les enseignants qui sortent de leurs classes à 16h35 au lieu de 16h30, l'impossibilité pour les élèves en retard le matin, de pénétrer dans l'école (le portail étant fermé) etc.
De leurs côtés, les enseignants évoqueront ensemble : les projets pédagogiques, le budget mais aussi le manque de café et le pont de l'ascension.

21h. L'échange n'est pas productif. Le directeur rappelle la liste des points qui restent à traiter et insiste sur le fait qu'il est déjà 21h. Rien n'y fait. On n'avancera pas plus vite. Certains parents d'élèves ont décroché ; de leurs côtés, les enseignants ont repris leurs copies.

Lorsqu'à 22h, le conseil est terminé. il est très intéressant d'écouter les parents d'élèves entre eux. On entendra des phrases du type : "Moi, ma fille se plaint toujours du bruit dans la cantine" ou "t'as bien fait de parler des urinoirs" ou "de mon temps..."

Finalement, pour conclure, les parents savent désormais combien il y a d'urinoirs dans les toilettes, pourquoi il y a de l'eau dans les toilettes, le nombre d'enseignants présents dans la cour à la récréation de 15h. Mais la plupart d'entre eux ignorent toujours un point très important : ce que leurs enfants apprennent en classe.

mardi 9 novembre 2010

Danger école !

www.dangerecole.blogspot.com

La vérité sort de la bouche des enfants (ou pas!)

Une petite VDM de Anne, une prof débutante, comme moi :


- T'as quel âge Maîtreeeeeese?
- A ton avis?
- Tu as 38 ans, comme maman!


Un petit coucou à Anne, qui a eu ..... 25 ans il n'y a pas si longtemps!

lundi 8 novembre 2010

Les punitions

Sujet sensible tant au près des parents que des pédagogues, la punition est un formidable moyen pour laisser une trace émotionnelle chez l'enfant en réponse à une faute commise de sa part.
On a tous le souvenir, parfois douloureux, des punitions infligées par notre professeur, lorsque l'on était enfant. A l'époque, cela ne posait de problème à personne si ce n'est pour l'intéressé, c'est à dire nous. (logique)
Aujourd'hui, même si la punition est un sujet très controversé, elle reste encore très présente à l'école. Bien sûr, le châtiment corporel est rigoureusement interdit même si entre nous, on a tous une anecdote à raconter sur un prof qui aurait transgressé cette règle un jour ou l'autre. (il paraît...)
Je dois avouer que parfois, la colère peut nous amener à faire des choses que l'on regrettent ensuite. Certains parents ne diront pas le contraire.
Donc finie l'époque du bonnet d'âne et des doigts brisés par une règle en fer, on en est plus là et heureusement d'ailleurs! Alors nos chers collègues ont trouvé un nombre assez conséquent de subterfuges pour punir un élève. Evidemment, les choses ne sont pas aussi simples. Quoique l'on fasse, les punitions sont très souvent critiquées, non pas sur leurs fonds mais sur leurs formes. En voici quelques exemples connus de tous :

1. les lignes : On a tous en mémoire, ces interminables lignes commençant toujours par "je ne dois pas". La punition la plus célèbre, tellement célèbre qu'elle est caricaturée très justement dans le générique du dessin animé américain "les Simpson" où l'on voit le héros, Bart, finir sa journée en copiant des lignes au tableau (la phrase copiée change d'ailleurs à chaque épisode)
Mais problème, selon les pédagogues, copier des lignes dénature complètement le plaisir d'écrire, notion fondamentale dans l'apprentissage de l'écriture. Comment voulez vous que l'élève aime écrire si pour lui écrire est synonyme de punition?
2. les exercices supplémentaires : de la même façon, donner aux élèves un devoir en plus dénature complètement la nature même d'un devoir. Eh oui! Un exercice ne doit pas être synonyme de punition. Sinon, en ce cas, les élèves auraient l'impression que l'école est une punition géante. Comment pourrait-il faire la différence entre un exercice-punition et un exercice-pas-punition?
3. la suppression de la récréation : Ouh la la! Grosse erreur que de supprimer la récréation d'un enfant. Imaginez que votre patron vous supprime votre pause café ou pire (certains me comprendront) la pause cigarette. C'est une véritable torture et pourtant beaucoup le font! Non, décidément, mauvaise idée ; d'autant plus qu'il faut ensuite en assumer les conséquences : l'élève qui n'a pas "soufflé" est donc encore plus agité et encore moins concentré. Il est donc susceptible de multiplier les bêtises alors que vous vouliez justement qu'il n'en fasse plus du tout!
4. le coin : non là vraiment vous n'y êtes pas! Cela fonctionnait dans les années 50 (et encore) mais aujourd'hui vous offrez justement l'occasion à l'élève fautif de se faire remarquer encore plus!

...et il y'en a bien d'autres!

Lorsque comme moi, vous débutez, vous êtes jeune et inexpérimenté (les élèves le savent bien), il faut donc procéder à un outil redoutable quoique primitif dans le fond : marquer son territoire. (et ça marche aussi auprès des collègues, si si!).
Imposez-vous! Vous êtes odieux dans les premières semaines et vous ne laissez rien passer! Pas même à la petite mignonne qui vous fait du rentre-dedans pour vous mettre dans sa poche! (la maligne!) RIEN!

Pour ma part, je n'ai pas suivi les conseils des grands pédagogues. Je donne des punitions bêtes : les lignes, partant du principe que " y a que ça qui marche". En attendant de trouver autre chose de plus pédagogique, tout en étant aussi efficace, voici une punition que j'ai donné à un élève la semaine dernière. Je vous laisse imaginer le contexte dans lequel il a pu l'avoir :

Imiter une poule ne répond pas à la consigne "souligne les verbes" (A copier 30 fois et à faire signer)

samedi 6 novembre 2010

La flûte (Ocarina, la suite)

Suite de ma séance sur les instruments de musique.
Je montre cette image aux élèves :

Question : "Quel est le nom de cet instrument de musique"? "

Réponse d'une élève : "Une flûte de traviole"



(...Et dans un sens, elle n'a pas tort!)

jeudi 4 novembre 2010

Problème de "genre"

Question d'un élève : "Quel est le féminin de "bas"? "

Réponse d'une élève : "baise"


NT1 vs Etudiant

Et voilà, rentré de vacances.
Il faut savoir quelque chose en ce qui concerne les enseignants et leurs formations ; quelque chose que les parents ne savent pas et qui, à mon sens, est révoltant.

Le statut d'enseignant est en pleine phase de changement.
Avant 2009, pour passer le CRPE, entendez le Concours de Recrutement des Professeurs des Ecoles, il fallait remplir au moins une de ces deux conditions :
- Avoir une licence (un Bac +3)
- Avoir au moins trois enfants
Déjà, nous étions en plein délire! Je n'ai rien contre les femmes qui ont trois enfants mais avouez quand même que c'est à mourir de rire. Avoir trois enfants équivaut-il à une licence? Faire son devoir de mère, aussi difficile soit-il, peut-il justifier des connaissances et des compétences suffisantes pour passer un concours de la fonction publique? Franchement...
Bref, lorsque qu'un candidat devient lauréat au concours, il devient, rappelons-le, professeur des écoles stagiaire. Il est rémunéré et perd donc son statut d'étudiant.Il alterne entre stages de pratique, et cours inutiles à l'IUFM (l'Institut Universitaire de Formation des maîtres).
Durant cette année, il découvre donc en douceur les joies de notre métier et prend (assez rapidement) les rennes d'une classe. Il a un mémoire professionnel à rédiger et un certain nombre de travaux écrits à rendre. Si tout ce passe bien, il est ensuite titularisé. Il devient alors NT1, comprenez "nouveau titulaire première année". C'est un vrai prof quoi, qui a sa classe et tout et tout!

Sauf que depuis 2009, c'est fini! Nada! Tout est devenu très compliqué! On demande aux étudiants d'avoir un master (Bac+5) dans lequel chacun doit valider ses semestres (à coup d'examens à la pelle), de passer un concours (sous une autre forme). Ils ne sont pas rémunérés (ils sont étudiants), et payent comme tout le monde leurs droits universitaires (ils sont étudiants); On les balance dans des classes, seuls, sans expériences, sans aucunes connaissances (voire sans compétences!).

Le fin mot de l'histoire, c'est que je suis NT1 (j'ai eu mon concours avant 2009) et à ce titre, je suis titulaire d'une classe. Comme je débute, on m'impose un stage de trois semaines durant lequel je serai remplacé par .... (roulement de tambour)... un étudiant!
Un étudiant dont la seule expérience est d'avoir observé une classe pendant quatre jours. Il n'a jamais enseigné, sait très peu de choses sur notre métier et panique complètement à l'idée de prendre ma classe! Eh oui, car pour que le gâteau ait une belle cerise sur le dessus : cet étudiant me rencontre aujourd'hui (jeudi) pour me remplacer dès ... lundi. Une journée pour tout expliquer (comment ça fonctionne, ce qu'il faut faire, "c'est quoi un jeu collectif,", "les programmes, connaît pas!" etc. etc.)

Un étudiant qui fera de toutes façons de nombreuses erreurs (et c'est normal), qui va être envahi par les parents, les enfants, les collègues... bref, un étudiant qui, en trois semaines, a une chance sur deux pour être dégoûté du "plus beau métier du monde".

Allez, pour me calmer, unpetite VDM comme on les aime :


Question d'un élève : Aujourd'hui, je montre une ocarina à mes élèves (photo ci-contre au cas où). Je demande : "Comment s'appelle cet instrument de musique?"

Réponse d'un élève : "Bah c'est une flûte-caillou à trous"


mercredi 3 novembre 2010

Les ponts

 Ce qui est formidable lorsque l'on compare les calendriers des écoles, c'est qu'ils sont tous différents. de quoi rendre les parents complètement chèvres! En effet, j'écris ce message la veille de la rentrée des vacances de la Toussaint. mais dans certaines écoles, les élèves ont été en classe dès aujourd'hui (mercredi). Pourquoi? Pour permettre à nos chers amis enseignants de profiter agréablement d'un pont quelconque qui arrivera sans doute au mois de mai. A t-on demandé aux parents ce qu'ils en pensaient? Ce n'est pas sûr! 

Voici néanmoins la VDM d'un prof qui a travaillé aujourd'hui. :

(Désolé Greg, je te l'ai piqué celle-là!)


Question d'un élève : "Maître, pourquoi tu n'es pas en maillot de bain? "
Réponse donnée par un autre élève : "Bah tu es bête ou quoi ? Le maître ne veut pas montrer ses poils... "